Pendant ce temps, je n’ai pas eu le temps de me morfondre à attendre mon mari puisque j’ai travaillé tous les jours, même le week-end ! J’ai quand même profité (toute seule…) de notre appart enfin meublé ! Ca y est on a une table, des chaises, un lit, un salon !
Je reviens à mes activités. Le rythme a en effet été assez intense ; les effectifs infirmiers étant un peu limités, j’ai remplacé quelques infirmières et donc pris des gardes le week-end (garde où je suis censée assurer les accouchements… heureusement il y a toujours une accoucheuse dans le coin…). Sinon en quoi consiste mon poste exactement ? Bonne question ! Je suis coordinatrice des soins, c’est-à-dire grande chef des infirmières, on peut dire ça comme ça. Je veille à ce que les soins soient faits, et bien faits. En général, les infirmières sont plutôt compétentes, le problème c’est plutôt l’organisation : les soins ne sont pas administrés à l’heure, les patients se plaignent (ils sont assez exigeants à Douala). J’essaie donc de régler ces problèmes. Ce qui me surprend ici et qui m’énerve, c’est le comportement de la plupart des infirmières : elles ne parlent pas au patient, ne leur expliquent rien et ne sourient pas beaucoup. Conclusion : le patient s’énerve, il comprend rien, j’essaie de leur expliquer et alors là je passe pour la sauveuse qui arrange tout, en plus je suis blanche alors forcément je peux tout arranger…
Je suis aussi confrontée aux problèmes de matériels : parfois un manque réel mais d’autre fois juste un problème d’organisation et de prévision : la bouteille de gaz terminée, il faut attendre 1 journée pour en racheter une nouvelle, pendant ce temps pas de biberon pour les nouveaux-nés, ou alors pas d’eau de javel (ici tout est décontaminé à l’eau de javel : locaux, matériels…) car la commande n’a pas été faite, alors qu’elle devrait être faite toutes les semaines…
Je commence à bosser à 7h30 (lever ts les jours à 6h15, c’est vraiment pas naturel…) et finit au plus tôt à 15h30 mais c’est plutôt 17h, 18h ou plus. Il y a trois semaines, j’ai participé au conseil de discipline : quand il y a un problème, le médecin-chef adresse une lettre d’explication au personnel concerné et ensuite il passe au conseil. Et on parle, on parle ; bref ça a duré 5h (1h pour savoir quelle sanction donnée à la secrétaire qui avait oublié ses clés sur la porte…). Ici, ils sont très forts en sanctions, menaces…
Ne travailler qu’avec des camerounais est très enrichissant, mais je réalise que nous avons vraiment des manières différentes de voir les choses parfois…